samedi 6 septembre 2008

Aimez-moi : Attila József

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L’OEUVRE POÉTIQUE, ÉCRITS INTIMES TRADUITS PAR GEORGES KASSAÏ (ED. PHÉBUS)

Aimez-moi ... Lili aime-moi.
Oui, on songe à cet écho.
D’Attila József à Maïakovski le mot aimer tel un cri pour annoncer la mort choisie ?
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L’œuvre poétique et les écrits intimes sont accessibles aux lecteurs français. A l’occasion de cette réédition, André Velter avait réalisé une belle émission pour France-Culture . Qui sait, elle pourra peut-être s’écouter une nouvelle fois.
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« Frère par l’esprit et par l’inspiration de Villon et de Bartok, Attila Jozsef entendait faire "oeuvre de vie" jusqu’à son choix de trouver la mort. Mais comment assumer "à coeur pur" la "belle humanité" du siècle ? Comment trouver refuge au sein de la langue, seul lieu de repos possible pour le poète ? Enigmatique lucidité de la folie qui tente de partager l’impossible... André Velter s’entretient avec l’éditeur d’Aimez-moi, Jean-Pierre Sicre, et des lectures de poèmes nous sont offertes par Denis Lavant. »
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L’éditeur quant à lui présente son livre ainsi :
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« Attila Jozsef (1905-1937) tient rang, aux côtés de Lorca, de Trakl, de Rilke, d’Apollinaire, parmi les premiers poètes du XXe siècle. Ce qui ne l’empêche pas d’être mal connu des lecteurs de langue française, malgré une œuvre d’une séduction et d’une spontanéité inouïes, placée toute sous le signe d’une insurrection centrale coutre l’injustice et les désolantes laideurs du monde, soulevée de bout en bout par une force noire, sauvage. Le poète au prénom barbare, " né avec un couteau entre les mains ", ne sait pas se servir de ses armes, sinon contre lui-même. Aux autres il s’offre nu et lance ce seul cri : " Aimez-moi ! " parce qu’il sait qu’à cet appel jamais ne répondra que le silence. Et ce maladroit que la vie sans cesse fait trébucher décoche malgré cela contre le ciel des flèches d’une précision toute rimbaldienne - ou verlainienne... car la musique habite sa poésie comme aucune autre, ainsi que l’a tout de suite compris Bartok. Ce qui oblige ses traducteurs à être poètes eux-mêmes, ou à démissionner.
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On a voulu réunir ici pour la première fois en français l’essentiel du corpus " attilien " (plus de quatre cents poèmes), en reprenant quand c’était possible les versions qu’en ont proposées autrefois les meilleurs poètes (Jean Cavrol, Jean Cocteau, Georges-Emmanuel Clancier, René Depestre, Paul Eluard, Pierre Emmanuel, André Frénaud, Guillevic, Loys Masson, Jean Rousselot, Claude Roy, Pierre Seghers, Vercors...), ou bien en exhumant des traductions moins connues mais tout aussi admirables, enfin et surtout en donnant à traduire ce qui restait, à découvrir : soit les trois quarts de l’œuvre. Ayant affaire à un poète qui jamais ne voulut séparer sa création de son aventure intime, on a veillé par ailleurs à ce que la mise en lumière de sa poésie, assortie d’un commentaire détaillé, soit aussi la lecture de toute une vie.

Un monument indispensable à la bibliothèque de tout amateur de poésie. »
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Ce texte avait été publié en octobre 2005 sur le site Tout sur Budapest.
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